Des orateurs nationaux et internationaux de renom se sont déplacés lors de la 7e édition de Digital Health Connect, au TechnoArk de Sierre ! Parmi eux, James Wyman, cofondateur de la société Pillo Health, est venu accompagné de son robot pilulier intelligent pour parler de l’importance des compagnons de santé dans les soins.
À la suite du décès du père de l’un des co-fondateurs, car il ne suivait pas les indications de santé, l’entreprise de technologies dans la santé a démarré à Boston, en 2005. Faire en sorte que les patients puissent suivre l’observance de leur traitement a été le moteur de l’entreprise à ses débuts. Est-ce que la technologie pourrait rendre cela possible ? « Nous avons imaginé un assistant, basé sur l’intelligence artificielle, qui prendrait soin des gens qui nous sont chers. Nous avions à cœur de trouver cette intersection entre la technologie et la compassion. D’où la forme harmonieuse et le nom qui donnent une forme humaine à l’appareil que nous avons créé aujourd’hui : Pillo Health », explique James Wyman, COO et co-fondateur de la société.
Comment bien démarrer sur le marché des compagnons de santé ?
Les challenges principaux rencontrés lors du développement du produit étaient de faire une différence dans le monde de la santé : « Il fallait faire autrement de ce qui existait déjà. Un engagement proactif, une empathie. Il fallait don avoir une voix, comme quand on interagit avec d’autres humains. » poursuit-il. Siri et Alexa n’étaient qu’à leurs balbutiements. La technologie de la reconnaissance de la voix a pris alors l’ascenseur. « Aujourd’hui, la voix est très naturelle. » ajoute le co-fondateur de Pillo Health.
La deuxième tendance sur laquelle la société de Boston a surfé, c’est l’augmentation de personnes vieillissantes dans le monde : « Entre 13 et 21%, selon l’endroit où vous êtes dans le monde ! » confirme James Wyman. « A cela s’ajoute l’augmentation explosive des coûts de la santé. Une manière de réduire ces dépenses est de donner des outils aux gens pour rester en bonne santé, si possible chez eux, afin d’éviter les hôpitaux et autres établissements suréquipés qui coûtent cher. »
Se sentir accompagner au quotidien
Pillo est une interface vocale en premier lieu, avant d’être un pilulier. Selon son concepteur, l’expérience est plus intuitive quand nous interagissons avec la voix, surtout pour les personnes âgées qui peinent à utiliser tout ce qui est tactile. « Dans les sondages réalisés par nos soins, explique James Wyman, les gens avaient besoin d’aide, mais ne souhaitaient pas se faire rappeler sans cesse qu’ils étaient malades ! Le robot ne devait donc pas être uniquement basé sur la santé. Parfois les utilisateurs demandent à Pillo des choses hors du contexte de leur traitement, souvent en lien avec la solitude (« Aimes-tu ma nouvelle coiffure », « Quel temps fait-il ? », etc.). Entre 4 à 5 interactions par jour avec le robot sont comptées, en majeure partie concernant la dispense de médicament. Sinon, il s’agit d’interactions à la demande de l’utilisateur, du même type que le Google Home. »
En janvier, la société américaine a lancé une étude sur un certain nombre d’utilisateurs. Dans une prise en charge « ordinaire », on note une observance entre 60-70% du traitement. Mais quand les patients doivent passer à la pharmacie, ce taux baisse. « Avec le robot Pillo, en mai on était presque à 98% ! » confirme James Wyman. Autre point positif de la solution, la reconnaissance faciale. C’est une sureté tant pour le patient que pour son entourage, car elle permet de délivrer des médicaments uniquement à la bonne personne. Le personnel soignant est également connecté à la solution pour intervenir à tout moment.
Propos recueillis le 7 juin 2019 au TechnoArk de Sierre
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